CHANCE, HASARD OU SYNCHRONICITÉ ?
J’ai toujours cru la chance réservée aux autres. Et je n’ai jamais vraiment cru au hasard. Mais depuis quelque temps – depuis que j’ai vraiment ouvert les portes de ma cage dorée – il m’arrive des choses « bizarres » … Il semblerait que j’ai de la chance. Non, je ne suis pas superstitieuse. Certes j’ai mes idéaux mais j’ai toujours gardé les pieds ancrés sur la terre ferme. Mais je crois de plus en plus à l’art de transformer un jeudi pluvieux en Sunny Thursday. Voici un exemple.
Hier, c’était jeudi. Il pleuvait.
Pour être honnête avec vous, je me suis toujours considérée comme une bosseuse, une travailleuse qui se donnait les moyens d’aller vers ce qui faisait sens pour moi. « Arrêter de rêver ma vie, vivre mes rêves » c’était ma devise. Et cette devise m’a bien servie. En même temps, elle m’a demandé beaucoup d’efforts, quelques sacrifices et même certains choix difficiles. J’ai eu à cœur d’incarner cette devise – et je vous rassure – j’en suis très heureuse aujourd’hui – mais j’y suis allée un peu au forcing quand même. Je vous confirme que cela m’a demandé beaucoup de courage pour sortir de ma zone de statu quo, j’avais beaucoup de peurs et quitter ma cage dorée – comme j’aime à l’appeler – ne s’est pas fait du jour au lendemain (cf article Oser sortir de sa zone de confort pour trouver la magie …). Heureusement, ma détermination était tellement forte que cela m’a donné le courage de poursuivre ma formation à Paris, Rennes. Le courage de travailler le soir, de lire, de construire et d’animer des ateliers, de fonder une association, de rencontrer d’autres personnes et d’en accompagner certaines … Et je vois là une période très riche, mais aussi très fatigante. Pas facile d’être femme et maman de 3 enfants, d’avoir un travail prenant et en même temps de poursuivre ses rêves …
Depuis Octobre, je suis passée à mi-temps, j’ai écouté ce que mon cœur, ma tête et mon corps avaient à me dire, il était temps. Et tout s’enchaine depuis. Les choses sont de plus en plus simples, et de plus en plus magiques. On me demande souvent si « mon affaire tourne ». La question me surprend toujours un peu et je ne sais pas toujours quoi répondre. Ce qui est sûr c’est que depuis que j’ai fait ce pas vers moi, il se passe pleins de belles choses dans ma vie qui me rendent complètement confiante. Alors oui, j’ai envie de répondre que mon affaire tourne. Mais j’en ai oublié mon jeudi, 1000 excuses …
Jeudi matin, 8h20.
J’emmène mes enfants à l’école, et je croise F… , un papa. Ce papa, je le croise tous les matins, on se dit bonjour. Mais ce jeudi matin, on échange 3 mots de plus que notre bonjour habituel. F… me raconte son projet, je lui parle du mien. Nous allons prendre un café. Il s’avère que ce papa a monté son agence de communication Sunny Monday il y a quelques années (oui, oui, j’ai un peu copié le titre mais les artistes disent toujours qu’ils s’inspirent des autres alors j’ai fait pareil moi aussi. Après tout j’aide chaque UN à être artiste de sa propre vie alors autant adopter les bonnes pratiques tout de suite …) F… est un artiste. De mon côté, je suis justement en train de réfléchir à mon logo et ce jeudi – j’ai bien dit « ce jeudi » et pas un autre – j’ai décidé de travailler sur un flyer pour présenter mon activité. Et ce jour même, il se trouve que je croise F… sur ma route et qu’il propose de m’aider, comme ça, parce qu’il est artiste et qu’il aime son métier et qu’en ce moment il a un peu plus de temps. Alors hasard, chance ou synchronicité ? Peu importe. Son aide est venue juste au bon moment. Bien sûr, je n’ai pas le résultat final, mais peu importe aussi. Ce n’est pas tous les jours que je croise des personnes que je ne connais presque pas et qui offrent leur art comme ça, pour rien.
Jeudi, il a plu et il est même tombé quelques flocons de neige.
Dans notre conversation, F… me demande « Pourquoi as tu choisi cette image sur ta page d’accueil ?« . J’ai du mal à lui répondre avec des mots. C’est une photo que j’ai prise l’hiver dernier dans le Jura. J’avais aimé la lumière, le contraste de la neige blanche sur les arbres noirs, le vert vivace de la mousse qui reste là malgré le froid et la rudesse de l’hiver. C’est une image qui me semblait authentique par rapport à l’accompagnement que je propose mais bizarrement, je ne sais pas bien formuler le pourquoi.
Changeons de sujet.
Le soir même, une amie m’appelle. Je lui parle de la joie et de la liberté que j’éprouve aujourd’hui depuis la naissance de CreAct’Evolution. Et avant de raccrocher, elle me dit : « Je vois en toi la force du crocus qui s’est nourri du terreau de l’hiver, qui sort à la lumière et s’épanouit de toutes ses couleurs ». OK, vous n’êtes pas dans la conversation alors bien sûr, vous devez vous dire que mes conversations et mes amis sont bizarres, mais vous savez, les gens ordinaires sont souvent des gens bizarres, n’est ce pas ? (si c’est le premier article que vous lisez, alors SVP, ne perdez pas votre temps et lisez tout de suite ceci, vous comprendrez …). En tout cas, pour moi qui ai l’habitude de côtoyer des gens ordinaires, je prends sa phrase comme un cadeau. Elle est vraiment forte mon amie pour voir tout ça ! Il faut dire que mon amie est professeur de poésie, c’est une grande artiste aussi et j’aimerais bien vous la présenter un jour. Je vous avoue que ce n’est pas tous les jours qu’on me renvoie cela, alors je prends et je savoure.
C’est en raccrochant le téléphone que le déclic se fait. Je crois que mon amie n’a jamais vu mon site. En tout cas, la force du crocus résonne en moi, et je fais le lien direct avec ma page d’accueil qui représente bien cela : le noir et le blanc de l’hiver et malgré tout, le soleil qui perce, la vie qui gagne et prend toutes ses couleurs. Et cette métaphore est très juste pour illustrer ce que j’offre aux personnes que j’accompagne : aller chercher en elles les ressources, même si ce n’est pas toujours facile de voir le soleil en hiver, qu’elles puissent se nourrir de cela et révéler ensuite leurs vraies couleurs, s’épanouir comme les fleurs vives du crocus.
C’est beau un crocus, et il y en a de toutes les couleurs.
Alors jeudi soir, c’était peut être un jeudi pluvieux, mais ce que je garde en tête, ce sont ces 2 rencontres comme un cadeau et le souvenir d’un Sunny Thursday. Au final, peut être que le hasard a bien fait les choses, peut être que j’ai eu de la chance, et peut être ai-je vécu ce que Jung avait dénommé la synchronicité. Peu importe. Ce qui est sûr, c’est que pour que cela arrive, encore faut-il avoir le cœur suffisamment ouvert pour voir ces cadeaux, et accueillir ces cadeaux quand ils sont là.
ET VOUS, CROYEZ VOUS QUE LA CHANCE,
C’EST TOUJOURS POUR LES AUTRES ?
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