AUJOURD’HUI, J’AI DÉCIDÉ D’ARRÊTER DE FUIR MES ÉMOTIONS, ET DE REGARDER CE QU’ELLES ONT A ME DIRE
Je ressens les choses puissance 1000 … ça je le sais depuis plus de 20 ans. La question suivante a toujours été : très bien, et qu’est ce que j’en fais ?
La première fois que j’ai compris que j’avais quelque chose de particulier avec ça , c’est quand je me suis évanoui à l’enterrement de mon grand père. J’étais en CM2, j’avais 10 ans. Rigolez pas, c’est pas drôle. Tout le monde était vraiment triste parce qu’un enterrement c’est jamais drôle. Mais moi je ne voulais pas m’évanouir, parce que ma mère, elle avait autre chose à faire à ce moment là que de s’occuper de moi. Mais j’étais trop triste pour voir tout ça. Alors j’ai décidé de m’évanouir. Choc trop intense – ont dit certains.
La 2ème fois que ça m’est arrivé, c’était au lycée, en seconde. Je m’en rappelle très bien, c’était en classe de Math, avec Mme P. Interrogation surprise. J’ai décidé de m’évanouir, j’avais trop peur. Le stress – ont dit certains. Pourtant, les maths, c’était ma matière préférée, j’adorais les maths. Je me souviens bien, parce que c’est mon amie P. qui m’avait emmenée à l’infirmerie. Oui, Madame, j’ai bien déjeuné ce matin. Non, Madame, je ne me sens pas particulièrement fatiguée. Non, Madame, je n’ai pas de problème particulier ni d’allergie à quoique ce soit. Bon, je suis quand même restée dormir 2 heures tranquillement pendant que mes petits camarades trimaient, pas trop le genre de la maison, mais finalement, j’ai bien apprécié … chuuuttt … maman ne le sait pas encore …
Voilà comment ça a commencé cette histoire là. Pas très agile avec mes émotions, c’est le moins qu’on puisse dire. Oui, je sais, j’en rajoute un peu, parce que je trouve ça drôle. Mais je vous assure que je vous dit la vérité. Alors peut être que vous, vous ne trouvez pas ça drôle du tout, et qu’en plus vous ne voyez absolument pas le rapport avec le titre de cette histoire. Mais après tout, peu importe, j’écris des histoires parce que ça me fait plaisir, je vous l’ai déjà dit, n’est ce pas ?
Revenons donc à l’histoire. Parce qu’au final, il ne s’agit que d’une histoire d’émotions et de comment on les gère. Dans mon mi-temps en entreprise, là où j’ai un travail « sérieux », on appellerait cela de l »agilité ». Être agile avec ses émotions, tiens, ça pourrait presque être le titre d’un atelier, il y en aurait bien besoin … Mais, je nous en prie, poursuivons.
Vous vouliez donc savoir la suite et comment ça s’est passé après …
Et bien, après, j’ai fait comme j’ai pu. J’ai trié. Pour faire simple, j’ai fait 2 tas : 2 tas d’émotions.
Un tas avec la joie, la gaieté, le bonheur, le rire … Ce tas là, je l’ai gardé. Et je l’ai montré. Ben oui, la fille qui va toujours bien, qui rigole tout le temps, qui a la pêche, la « super maman » qui prend quand même du temps pour elle, la super collègue qui s’entend avec tout le monde, et qui a le sourire, même le lundi, c’est pas mal, ça m’allait bien. Je racontais mes anecdotes de WE, je faisais rire les autre, je riais, génial ! Ce tas là, il fait bien partie de moi.
Et puis, il y avait l’autre tas : les doutes, la peur, la tristesse, la frustration, la colère …. j’en passe et des meilleurs. Le tas un peu m…, n’est ce pas ? Pas facile celui-là. Et puis moi je n’en voulais pas de ce tas là, surtout pas. Parce que non seulement il n’était pas drôle, ni pour moi, ni pour les autres mais une fois que j’étais empatouillée dedans, pas facile d’en sortir. Pour être honnête, j’en avais un peu honte de ce tas là, il ne collait pas avec la personne que je montrais. Et puis, il me faisait trop peur ce tas, trop violent, trop dur, trop sombre, trop puant, trop de tout ! Alors ce tas là, j’ai décidé de tout faire pour l’enterrer – oui, comme une poubelle – et de faire en sorte qu’il ne remonte jamais à la surface, enfin, le moins possible parce que quand même, les odeurs, ça finit toujours par remonter. Et je ne suis pas magicienne, juste humaine, comme vous. Ce qui est sûr, c’est que dès que je sentais surgir une émotion de ce tas là, je faisais tout pour la fuir, pour l’enterrer à nouveau. J’ai testé pas mal de stratégies : faire semblant de ne pas la voir, la renier, la fuir par une course à pied ou un carré de chocolat, même l’appel à un ami, remède extrêmement efficace je dois dire. Et puis au travail, j’ai vraiment appris à prendre sur moi, à ne rien montrer, parce que vous le savez, les émotions des autres, ça fait toujours peur. Alors j’ai appris là aussi, à trier, à masquer, à tricher, à enterrer. Tout ça, ça a bien fonctionné – un temps.
Jusqu’au jour où la pause s’est imposée. Un mardi matin. Pause imposée de manière violente – burnout frôlé – non sens – tristesse sans fin – coupée – coupée de moi – coupée des autres – coupée de tout – vide – envie de rien. A force de m’être coupée et d’avoir renié ces émotions que je percevais comme tellement « négatives », je ne m’étais même pas aperçue de ma vie qui dérivait vers un non sens. Alors mon corps m’a dit stop (et là, je m’arrête pour lui redire un grand merci …. une prochaine fois peut être, je vous parlerais de ce que le corps sait parfois bien avant notre tête ….).
Depuis, j’ai compris. J’ai compris que derrière mes émotions « négatives », il y avait beaucoup de sagesse, de choses à apprendre. C’est grâce à elles que je suis là où je suis aujourd’hui, et que je vis la vie dont je rêvais hier.
Les émotions, c’est comme une musique, c’est comme une danse, c’est vivant, ça vibre. Et plutôt que de les fuir, si je les écoute, elles ont toujours quelque chose à me dire.
Aujourd’hui, c’est plus fluide, j’ai arrêté de voir mes émotions comme des monstres indomptables, des monstres à abattre à tout pris, je les ai apprivoisées. Pas toutes encore complètement, elles sont tellement intenses et vivantes. En tout cas, elle sont devenues des alliées, une source d’inspiration inépuisable, renouvelable à l’infini. Alors plutôt que de les cacher, ou d’essayer de les atténuer, je les écoute, je les observe, je les savoure et je les mets en couleur. Comme quand j’étais petite. La seule différence avec maintenant, c’est que je le fais consciemment, et je m’amuse, dans un espace de liberté retrouvé. Je crois même que je commence à les aimer.
En regardant mes émotions différemment, j’ai vu le monde autrement.
ET VOUS, PRENEZ VOUS LE TEMPS D’ÉCOUTER CE QUE VOS ÉMOTIONS ONT A VOUS DIRE ?
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